Cyclotourisme en Mongolie

Formalités et passages de frontières

Un visa est nécessaire. Nous l’avions fait faire à Hanoi très facilement en 2 jours pour seulement 30$. Notre hôtel a seulement demandé les passeports, 2 photos et une commission de 5$ (ce qui est moins cher que de faire 2 allers-retours en taxi!). Le consulat n'est ouvert que les mardi et jeudi. (Nota : A Beijing, les délais étaient hasardeux en été 2011, mettant certains voyageurs en situation difficile...)

Les dates d’entrée et de sortie sont fixées à l'avance (on peut rentrer après la date d’entrée indiquée, mais la sortie du pays doit impérativement se faire avant la date de sortie indiquée sur le visa).

Vous pourrez facilement prolonger votre visa jusqu'à 30 jours supplémentaires à l'immigration (bâtiment rond à côté de l'aéroport) en écrivant une lettre en anglais expliquant pourquoi vous voulez rester plus longtemps (dire que le pays est magnifique et que vous voulez le visiter plus longuement). Les prix varient en fonction de la durée de prolongation.

L'enregistrement est nécessaire pour un séjour supérieur à 30 jours mais il sera fait (tampon sur votre visa) lors de la prolongation du visa (autre tampon sur le visa).


Nous sommes arrivés par train depuis la Chine. Aucun contrôle des bagages à la frontière. Le vélo a dû être enregistré la veille pour voyager en wagon frêt (sur le même train). En revanche, la récupération du vélo à la douane est plus compliquée... on vous demandera probablement de l'argent pour le sortir de la douane mais il s'agit d'une arnaque. Pour ne pas tout bloquer, vous pouvez céder si la somme est faible (nous avons donné 10 dollars pour le tandem).

Nous sommes repartis en avion par la compagnie SCAT depuis Olgi (vol hebdomadaire pour le Kazakhstan, Oskemen puis changement d'avion pour Almaty). Cet aéroport a une piste en herbe (piste tarmac en contruction) et le terminal est très rudimentaire (un café et un comptoir). Inutile d'essayer sur internet ou via une agence d'Ulan_Bator, le billet ne peut s'acheter qu'à Olgi (ou Almaty dans l'autre sens) mais certaines guesthouses (Edelweiss pour nous) peuvent l'acheter depuis Ulan-Bator. Il faudra alors faire confiance car vous ne récupérerez vos billets qu'à Olgi.

Les vélos sont acceptés en soute, emballés et on paye en liquide ($ acceptés) au comptoir (l'emballage du vélo est compliqué. Nous avons trouvé des petits cartons au « black market » (payants, même pour de vieux cartons) et dans un magasin d'électroménager. Tentez aussi les marchands de mobylettes : le patchwork de cartons (rigidifié par beaucoup de scotch) a bien marché, pas de dégâts sur le vélo.


Argent :

Le dollar est utilisé pour les guesthouses d'Ulan Bator (chambres, excursions, …). Pour le reste, il faudra des tugriks que l'on trouve facilement à Ulan Bator dans des distributeurs. En route, nous avons trouvé des distributeurs à Tsetserleg, Ulaangom et Olgi. D'autres petites villes (Karakorum, Tosontserleg) disposent de guichets de banque qui peuvent délivrer des tugriks. Mieux vaut toutefois faire des réserves à Ulan Bator mais il faut bien estimer... car il sera en effet impossible de changer vos tugriks dans un autre pays (même en France).


Marchandage : pas ou peu de marchandage ici. Les prix sont souvent affichés et les gens honnêtes dans l'ensemble.


Navigation et état des routes

Nous avons acheté un atlas routier (sans marque) à Seven Summit, échelle 1/500 000 qui présente les routes, la nature des routes (goudron ou piste), les courbes de niveau topo, les cols et tous les villages (pour les ravitaillements). On peut choisir entre l'atlas en alphabet romain ou en cyrillique. Il existe aussi des cartes plastifiées au 1/1.000.000, et des vieilles cartes topo russes que nous n'avons pas achetées.

La carte Gizimap que l'on trouve en France n'est pas recommandée : les tracés des routes sont faux sur cette dernière (ainsi que sur google map) ce qui peut rendre la navigation compliquée.

L'atlas routier mongol est très à jour (édition 2011) et efficace. Sans GPS, nous avons pu traverser la Mongolie à l'ancienne (carte, boussole, compteur vélo) sans jamais se perdre.

En cas de doutes, on peut aisément demander à une yourte. A défaut, attendre au carrefour de croiser une voiture pour l'arrêter et lui demander de confirmer la route. La prononciation des villes est facile, vous vous ferez donc comprendre facilement.


Les routes sont bitumés dans UB : le trafic automobile est très dense et il y a des bouchons tous les jours à UB... les conducteurs sont nerveux et peu habitués au vélo donc préférez rouler sur les trottoirs si possible.

Autour d'Ulan Bator (dans un rayon de 100 à 400km), on trouve des routes bitumées. L'état se dégrade au fur et à mesure qu'on s'éloigne de la ville. Ensuite c'est de la piste plus ou moins bonne. La piste est même très sablonneuse par endroits (notamment entre Ih-Uul et Tosontserleg et entre Tes et Ulangom) mais jamais trop longtemps. À noter qu'une route est en construction entre Ulan Bator et Ulaangom (où on retrouve le bitume vers la Russie) : le bitume était présent jusqu'à Tsetserleg et en contruction jusqu'à Tariat.

Le franchissement des rivières se fait généralement sur des ponts. S'il n'y a pas de pont c'est que la rivière est petite et facilement franchissable.


Pas de panneaux routiers (ou faux) donc ne comptez pas dessus.


Transports en commun

Nous n’en avons pas pris (sauf train pour arrivée, cf rubrique franchissement frontière au début).

Selon d'autres voyageurs croisés, il est compliqué de prendre les bus grandes lignes avec le vélo : longue négociation nécessaire à la gare routière et parfois refus... Dans les matruchkas, ça sera aussi difficile (toutes ne sont pas équipées de galerie sur le toit).


Couchage et hébergement

A UB, on trouve de nombreuses guesthouses avec dortoirs (6-7$) ou chambres doubles (20$). Ces établissements sont dans le centre mais souvent à l'étage de vieux immeubles soviétiques : on doit donc monter le vélos et trouver un coin pour le garer à l'intérieur...

À l'arrivée du train de Chine, les gérants des guesthouses vous proposent sur le quai des chambres si vous n'avez pas réservé ailleurs


Ailleurs, on trouve rarement des hôtels : nous en avons vu avec douches à Tosontserleg et Olgi uniquement. Les guesthouses des villages sont sales et non équipés de douche donc il est plus agréable de camper à l'écart de ces villages.

L'alternative est le camp de yourtes que l'on trouve dans certains endroits « touristiques » (parc nationaux) : ceux-ci sont parfois équipés de douches...


Le meilleur mode de logement reste le camping sauvage. Il n'y a en effet pas de clôture ni de champs dans la steppe et le désert. On peut donc camper n'importe où (il suffit de s'écarter de quelques centaines de mètres de la piste) et avoir le plaisir de voir des troupeaux de chevaux ou de chameaux passer devant la tente!!! Bien souvent des cavaliers sortent de nulle part, par curiosité, pour regarder votre matériel et partager un verre voir un repas (à prévoir dans vos réserves car il est difficile de refuser de donner à boire ou à manger alors que c'est dans la tradition ici et que les mongols reçoivent exceptionnellement bien dans leur yourtes).


Nourriture et boissons : ravitaillement

Gaz :

Nous avons trouvé des cartouches vissés à Seven Summit (nous avions une cartouche de 140g par semaine). Pour les réchauds à essence, on trouve des stations essence dans tous les villages.

Na pas compter sur les feux car vous ne trouverez que rarement du bois (même du petit bois).


Eau :

L'eau n'est pas potable à UB. Il n'y a pas d'eau courante ailleurs.

Les cours d'eau sont facilement identifiables : il suffit de tracer une ligne entre les yourtes. En 2011, presque tous les cours d'eau étaient à sec (et de nombreux lac sont salés!) donc nous avons souvent acheté de l'eau en bouteille. On trouve des épiceries dans les villages (environ tous les 50 à 150km sur la route principale empruntées).


Nourriture :

Facile de se ravitailler régulièrement (tous les 1 à 3 jours) mais le choix est très limité (nouilles chinoises, pâtes, gateaux secs ou pain si vous êtes chanceux, sardines en boite et corned-beef). Pas de fruits/légumes et pas de marché dans les villages.

On trouve des restaurants (cantines) dans les villages (demandez si vous n'en voyez pas) à condition d'y être aux bonnes heures qui servent différents plats à base de mouton (voir le post « Bilan Mongolie » de ce blog). Ailleurs, prévoir suffisamment de nourriture et d'eau entre 2 villages

Dans les yourtes, vous pouvez aussi acheter du lait frais ou fermenté et du fromage parfois.

Même si les conditions de conservation sont mauvaises (pas de frigos!), il semble que les conditions d'hygiène alimentaire restent saines (probablement grâce au mode de préparation et cuisson)... Nous n'avons jamais été malades en Mongolie!


Les gens

Les mongols sont incroyablement accueillants et curieux, ce qui offre de nombreuses possibilités de rencontres incroyables.

De plus, en cas de besoin, on vous aidera même au milieu de nulle part.


L'anglais est désormais appris par tout le monde à l'école (à la place du russe) et vous trouverez probablement des jeunes qui parlent quelques mots d'anglais dans les yourtes durant les vacances scolaires (juillet-août). Le russe est compris par les adultes et quelques mots peuvent être utile.


L'alcool (vodka) est assez présent en ville mais bu de manière plutôt raisonnable (voire inexistant) dans les yourtes. Vous serez sûr d'être en sécurité dans une yourte où il n'y a pas d'alcool! Même alcoolisé, nous n'avons pas entendu parler de problèmes pour les touristes dans ce pays.


Le seul désagrément est la présence de nombreux pickpocket dans les rues d'Oulan Bator : attention donc à vos affaires là-bas et porter le sac à dos devant vous! (sinon vous serez forcément fouillés.... comme nous).


Réparation et entretien du vélo

Une vrai bikeshop vient d'ouvrir à UB, ce qui est très pratique en cas de casse lors du transport en train ou en avion, ou en cas de casse sur la piste et de rapatriement à UB : Attila Bike Shop, Ulanbaatar, Mongolia (contact possible par tél ou mail si besoin, chercher sur google maps).

Il est ouvert tous les jours même le dimanche et dispose de rechange de bon niveau ainsi que d'un atelier (en rodage lors de notre passage). C'est le seul et le meilleur du pays, la qualité est assez incroyable car le gérant est un ancien coureur pro de cyclo cross (pour une équipe française).

Ailleurs, vous serez seul... prévoir les outils et rechanges en conséquences. Pour la plupart des voyageurs, ce sont les roues qui sont les plus sollicités à cause des pistes en mauvais état : rayons, nombreuses crevaisons, pneu éclaté ou jantes félées.


Santé et hygiène du voyageur

Pas de danger particulier. Les conditions habituelles d'hygiène alimentaires sont à appliquer.

Il n'y a pas de véritables système de santé ni d'ambulances donc mieux vaut ne pas se blesser en steppe et avoir une trousse d'urgence.


Le seul danger repose sur les chiens, à l'approche des yourtes. Certains propriétaires n'essaieront pas de les retenir donc toujours être vigilant. La rage est présente dans ce pays (peu).

Les mongols ont aussi beaucoup peur des loups (qui attaquent les troupeaux) surtout présents dans les forêts au nord... Le danger en bivouac semble quasi nul, éloignez tout de même vos poubelles (au moins pour les chiens errants).

L'autre ennui est le moustique. Il ne faut pas camper, si possible, près des cours d'eau ou des lacs. Même si c'est plus joli, vous ne pourrez pas passer la soirée en extérieur : ils sont partout dans ces zones! Il suffit de s'éloigner de quelques kilomètres pour être plus au calme...

Il peut faire très chaud en journée et froid la nuit (altitude moyenne du pays = 1500m). Donc prévoir vêtements en conséquence et hydratation. Il n'y a pas d'ombre donc un chapeau est indispensable. Nous utilisions même le double-toit de la tente pour se faire un abri le midi dans les zones désertiques.


L'absence de douche et la durée souvent prolongée de l'isolement rend important la bonne hygiène personnelle. Quelques cours d'eau et lacs permettent un bon shampoing!!! Ailleurs, nous utilisions des lingettes (pas écolo mais très pratiques) pour les parties exposées (visage, dessous de bras, entre jambes) pour ne pas développer de problèmes (mycoes, etc...). ces lingettes se trouvent facilement dans les épiceries puisque les mongols utilisent la même chose en l'absence d'eau courante.


Divers

Le réseau internet est incroyablement bien développé : vous trouverez des cybers cafés à des endroits où il n'y a pas d'eau courante (Karakorum, Tosontserleg, Ulaangom, Olgi) et le débit est assez bon.

Le réseau cellulaire est, lui aussi, vraiment prodigieux!!! même au milieu de la steppe vous pourrez parfois avoir du réseau (au pire, allez sur une butte), très sécurisant en cas d'urgence!


Les plus

L'hospitalité mongole!... La meilleure au monde.

Isolement, vie sauvage

Facilité de bivouacs (= faible coût du séjour)

Top 1 : la Mongolie (tout est beau donc impossible de classer. selon vos préférences, choisissez entre désert (Gobi ou Nord Mongolie), montagnes (altaï à l'ouest et un peu au centre) et steppe (le reste). C'est le pays que nous avons préféré et le seul pour lequel 1mois nous a semblé trop court!

Les moins

État des routes et des pistes (sable, cailloux)

Pas beaucoup de visites culturelles


N'hésitez pas à nous contacter pour plus d'information et à consulter le trajet réel pour le détail de la route.