Cyclotourisme en Ouzbekistan

Formalités et passages de frontières

Un visa est nécessaire. Il est plutôt difficile à avoir si on frappe à la porte du mauvais consulat...

Nous avons opté pour un visa 30 jours demandé au consulat d' Almaty (évitez Bishkek où certaines personnes ont dû attendre jusqu'à 10 jours! facile à Paris, sans lettre) en demandant une lettre d'invitation à Stantours (www.stantours.com) qui coûte 30 euros par personne. Avec la lettre d'invitation, la délivrance se fait immédiatement. Il est nécessaire d'aller faire son visa en personne, d'avoir rempli et imprimé le formulaire depuis le site internet (http://evisa.mfa.uz/) et de payer en $.

Nota : inutile de venir le matin, ça se fait l'après-midi à partir de 13h30. Arrivez un peu plus tôt pour vous inscrire sur la liste d'attente auprès du garde.

Les dates d’entrée et de sortie sont fixées à l'avance (on peut rentrer après la date d’entrée indiquée, mais la sortie du pays doit impérativement se faire avant la date de sortie indiquée sur le visa).

L'enregistrement est obligatoire dans les 2 jours suivant l'entrée sur le territoire. Il se fait dans n'importe quel hôtel qui a une licence pour recevoir des touristes étrangers. De plus, il est théoriquement nécessaire de s'enregistrer localement si on reste plus de 3 nuits à 1 endroit. L'interprétation de la règle est fluctuante et certains policiers en abusent... Pour les cyclistes , il est néanmoins quasiment impossible de trouver un hôtel chaque soir donc il est conseillé de s'enregistrer au moins tous les 3 jours pour être en « règle » . Notez de plus que certains douaniers aux frontières terrestres demandent ces tickets et que certains hôtels de Tashkent vous refuseront si vous n'avez pas un enregistrement de la veille (voire tous vos tickets d'enregistrement...).


Nous sommes arrivés en vallée de Fergana par voie terrestre depuis Osh. Aucun contrôle des bagages au passage de frontière mais nous avons de la chance car les personnes avant nous et d'autres cyclistes ont été entièrement fouillés. Ils regardent surtout les médicaments : il faut expliquer à quoi sert chaque médicament... L'opération du passage de douane prend au moins 2 heures car les files d'attente sont du coup longues!

NB : attention, toutes les frontières ouzbekes ferment 10 jours autour de la fête nationale le 1 er septembre (en 2011 fermeture le 25 août et réouverture le 5 septembre). Cela pose vite des problèmes pour la validité des visas... Les frontières aux aéroports sont bien sûr ouvertes.


Nous sommes repartis par voie aérienne depuis Tashkent (pour la géorgie... pas de vol direct). Les douaniers des aéroports sont plus coulants avec les touristes qu'aux frontières terrestres et ne demandent rien (à part le formulaire douanier). Tous les bagages sont scannés à l'entrée de l'aéroport, d'où un blocage aux heures de pointe. Les comptoirs d'enregistrement sont aussi très mal organisés.... Avec Uzbek Airways, le vélo est accepté en soute en carton moyennant un supplément bagage encombrant + un supplément poids, soit environ 100$ pour les 2 cartons.

Nous avons trouvé des cartons auprès d'un contact fourni par la boutique Extremal d'Almaty (cf Fiche pays Kazakhstan)


Argent :

la monnaie locale est le SUM dont le plus gros billet (1000) ne vaut que 0,4$ et se dévalue invariablement au fil du temps... d'où des liasses énormes de billets à transporter.

L'idéal est de venir avec beaucoup de $ (1000$ maximum autorisé pour entrer dans le pays) et de les échanger au black market. Les changeurs sont dans toutes les villes (sauf Tashkent) à proximité des marché de légumes (ils portent des sacs plastiques remplis de billets). Sinon, certains hôtels ou magasins acceptent de vous faire le change (plus sûr pour la police). Pourquoi choisir le black market? La monnaie se dévalue tellement que les changeurs (qui préfèrent transformer leurs économies dans une monnaie plus stable) appliquent un taux de change parallèle supérieur de 40% (!!!) au taux normal. En été 2011, 1$=1700 sum au taux officiel et 2500 sum au black market). A vous de voir...


Pour faire le plein de dollar, on trouve des distributeurs dans les villes touristiques (en général dans les grands hôtels) mais ils restent quand même très rares! à défaut trouvez un guichet de banque. Notez que la carte VISA est plus largement acceptée (nous n'en avions pas donc c'est possible en Mastercard), et que vous ne pourrez effectuer aucun paiement en carte.


Nous n'avons pas vu de bureaux de change pour les monnaies frontalières (SOM kirghiz par exemple) mais uniquement pour les euros et $ [mais ceux-ci se changent plutôt au black market].


NB: En entrant dans le pays, vous devrez déclarer toutes vos devises. une déclaration similaire est à remplir en sortant du pays. Attention, vous n'avez pas le droit de sortir du pays avec plus de devises qu'à votre arrivée: par exemple, si vous avez déclaré 100$ en entrant, vous devez impérativement avec 100$ ou une somme inférieure en sortant. On ne vous laissera pas sortir avec 150$... Certaines personnes ont été fouillées par les douaniers pour vérifier la déclaration (ça ne nous est pas arrivé).


Corruption :

Comme dans tous les pays en STAN, elle est très présente. Les forces de l'ordre essaieront de vous embêter pour récupérer un billet. Les points connus sont le métro de Tashkent et certains barrages routiers (aléatoires). Nous n'avons eu aucun problème durant notre séjour mais les forums prouvent que c'est fréquent. Appliquez les règles habituelles pour ces pays (ne pas se laisser fouiller mais vider ses poches et son sac soi-même, ne pas donner son passeport mais une copie, ne pas avoir beaucoup d'argent sur soi, ne pas parler anglais, gueuler fort dans sa langue et ne pas céder ; vous aurez gain de cause).


Navigation et état des routes

Nous avons utilisé la carte Gizimap d'Asie Centrale au 1/1.750.000 comme unique référence. Même si celle-ci est vieillotte, elle est précise et correcte. Cela reste semble-t-il la seule carte de valeur pour la région.


En Ouzbekistan, l'état des routes est de manière surprenante très bon en vallée de Fergana et jusqu'à Boukhara. La route Boukhara-Khiva est en revanche TRÈS mauvaise (et traverse le désert... bon courage, nous on n'a pas tenté) mais des travaux sont en cours pour faire une 4 voies (les travaux devraient durer quelques années).

Le trafic n'est pas très dense et des bandes d'arrêt d'urgence offrent une bonne sécurité. Les conducteurs semblent plus attentifs que dans les autres STAN.


Les panneaux routiers sont plutôt clairs et en double écriture (latin-cyrillique). Il est par contre compliqué de s'orienter dans les villes car il n'y a pas de panneaux des noms des rues, et les centre-ville ne sont pas indiqués... mais les ouzbeks se plieront en 4 pour vous aider.

Transports en commun

Non utilisé avec le vélo.

Nous avons pris le bus et le train sans le vélo.

Train : Prix fixe, billet à réserver à l'avance

Bus : Prix à négocier avant de monter

Nous pensons qu'il est plus simple de choisir le bus (il s'agit de vieux bus, importés de France.., avec une soute) si on a un vélo car le chauffeur acceptera (au pire attendre le bus suivant) et on pourra négocier paisiblement. Dans le train, c'est au bon vouloir des contrôleurs d'après le retour d'expérience d'autres cyclistes donc ça peut mal se passer alors qu'on a déjà acheté le billet...


Couchage et hébergement

Une seule solution officielle : l'hôtel.

Certains établissements se nomment guesthouse mais sont en fait des hôtels bon marché avec licence.

Dans les lieux touristiques, on peut donc se loger facilement et à prix raisonnable (10$ par personne tout de même). Les prix se négocient même facilement notamment par téléphone en appelant à l'avance.

Ailleurs, pas d'hôtel à licence (ou juste dans les villes importantes de la vallée de Fergana). 2 solutions :

- logement chez l'habitant (nous avons eu des propositions tous les jours), sans enregistrement évidemment

- camping sauvage (mieux vaut camper caché pour éviter la police puisque le camping sauvage est interdit... selon l'interprétation de la « règle »).


Nourriture et boissons : ravitaillement

Gaz :

introuvable. Nous avons utilisé notre dernière cartouche achetée à Almaty (Limpopo).

L'essence est de mauvaise qualité donc les réchauds sont en général vite encrassés.


Eau :

L'eau n'est pas potable comme ailleurs.

Nous trouvions de l'eau en bouteille dans les épiceries des villes ou villages.


Nourriture :

Épiceries dans les villages avec un choix limité. On trouve aussi des bazars dans les villes qui regorgent de fruits/légumes/pain.

On trouve beaucoup de restaurants au bord des routes, très bon marché et très bons. La nourriture étant à base de viande, le risque d'être malade est élevé, mais les plats sont souvent mijotés ce qui limite les dégâts.

NB: les glaces à l'italienne qu'on trouve en ville sont faites avec de l'eau du robinet... à éviter donc!


Les gens

Les ouzbeks sont très chaleureux et accueillants. Nous avions sans cesse des propostions pour prendre le thé, un repas ou dormir. De plus, on nous a souvent offert des fruits/légumes sur la route. Le comportement est donc très différent des pays alentours (pourquoi?) ce qui est très agréable!


Dans les lieux touristiques, certains commerçants n'hésitent toutefois pas à proposer des prix exorbitants!


L'anglais est peu parlé, même par les jeunes, en dehors des lieux touristiques. Le russe peut être utile pour discuter avec les adultes.


Réparation et entretien du vélo

Pas de véritables magasins de vélo pour acheter des rechanges... prévoir le nécessaire.

La bonne qualité des routes permet en général de ne pas avoir trop de casses graves.


Santé et hygiène du voyageur

La chaleur est l'ennemi n°1 du cycliste dans ce pays. Evitez de pédaler en août et si possible en juillet. Il faudra adapter son rythme pour pédaler aux heures fraiches et s'abriter aux heures chaudes.


Toutes les villes disposent de l'eau courante donc on trouve des douches régulièrement (ne comptez pas sur les cours d'eau...).


Divers

Les connections internet sont bonnes et nous n'avons pas constaté de censure.

Des cybercafés se trouvent dans chaque ville et les hôtels disposent même en général du wifi!

Il est facile et très peu cher de prendre une carte sim prépayés (1,5$ à recharger en boutique)


Les plus

Les gens!!!

Les routes à l'est

Les fabuleuses cités de la route de la soie

Top 5 : Khiva, Boukhara, les Kalas (vers Khiva), Samarcande, Sharisabz


Les moins

Etat des routes à l'ouest

La chaleur

Monotonie des paysages (sauf si on aime les champs de cotons ou le désert...)

Politique ambiguë d'enregistrement


N'hésitez pas à nous contacter pour plus d'information et à consulter le trajet réel pour le détail de la route.